La diversification alimentaire

Si vous êtes allés chez votre médecin pour la visite mensuelle de votre enfant entre le 4ème et le 6ème mois, alors il.elle vous a surement fièrement annoncé : « Ça y est, vous pouvez enfin commencer la diversification alimentaire pour Brigitte ! », sans trop de détails supplémentaires car il.elle était pris.e par le temps! Alors si vous aussi vous êtes restés sur votre faim (non pas parce que vous n’aviez pas assez déjeuné, mais juste parce que vous auriez aimé au moins 2 ou 3 détails de plus qui vous aurez sauvés la mise), cet article est fait pour vous.

Quand ? Quoi ? Pourquoi ? Comment ? Voici la synthèse des dernières recommandations en terme de diversification alimentaire (et vous allez voir, ça semble vachement plus simple que le sommeil).

Qu'est-ce que la diversification alimentaire ?

La diversification alimentaire, c’est le moment où le nourrisson passe de la période exclusivement lactée à une période d’introduction d’autres aliments.

Quand commencer la diversification alimentaire ?

Les dernières recommandations françaises proposent une fourchette d’introduction entre 4 et 6 mois révolus. Cela met un peu moins de pression aux parents et leur laisse un peu de marge de manoeuvre ! (À l’époque on donnait une date précise et qu’on se le dise, ça faisait flipper tout le monde.)

Pour les bébés allaités, l’OMS quant à elle, recommande l’allaitement exclusif les 6 premiers mois de vie.

Comment commencer la diversification alimentaire ?

Ce qu’il faut savoir avant de commencer, c’est que le lait reste l’aliment de base de l’enfant durant sa première année de vie puisqu’il permet à lui seul d’assurer environ 70% de ses besoins nutritionnels.

Ainsi, la diversification alimentaire doit être menée comme une période de découverte de l’alimentation, à la fois des goûts et des textures, pour tendre vers une alimentation variée et équilibrée vers l’âge de 12 mois. (Alors pas de panique, vous avez un peu de temps devant vous !)

L’idéal est de commencer lors du repas du midi, simplement car c’est le repas le plus important de la journée et qu’il est plus facile de pouvoir observer des éventuels signes d’allergie.

Le but est de remplacer progressivement le lait, par une purée plus ou moins fluide composée de :

comment commencer la diversification alimentaire purée

Au début de la diversification, les quantités consommées sont très faibles (de l’ordre de quelques cuillères à café, ce n’est pas encore l’heure de l’ado qui finit le paquet de pâtes en un seul repas). Ainsi, il faudra compléter les quantités de purée par une tétée ou un biberon de lait.

Progressivement, les quantités consommées seront de plus en plus importantes. Dès lors que l’enfant sera en mesure de consommer une purée complète (légumes + féculents + protéines + matière grasse) et entière, il n’est plus nécessaire d’apporter du lait en supplément.

Il est bien évidemment possible de proposer des fruits mûrs ou cuits en compote, à la fin du repas, ou au goûter.

comment commencer la diversification alimentaire compote

Quoi proposer pour la diversification alimentaire ?

Pour simplifier encore la tâche, il faut savoir qu’il n’y a pas d’ordre précis concernant l’introduction des différents groupes alimentaires. Si vous préférez introduire les fruits avant les légumes, aucun problème !

Il est possible d’introduire absolument TOUS les aliments entre 4 et 6 mois (j’avais dit que c’était plus facile que le sommeil !), même ceux à risque allergique et même s’il y a des antécédents d’allergie dans la famille.

Simplement, il faut toujours observer les réactions de l’enfant. Certains aliments à goût fort (navet, artichaut, etc.) ou donnant des gaz (choux, légumes secs, etc.) peuvent être introduits plus tard s’ils provoquent des réactions désagréables pour l’enfant. Les légumes ou légumes secs cuits et mixés (en purée, en soupe), sont de manière générale, plus digestes que s’ils sont consommés sous leur forme entière.

Pour finir, il peut falloir jusqu’à 8 à 10 propositions pour que l’enfant accepte un nouveau goût (pas 10 fois à la suite, mais 10 propositions dans le temps). Ainsi, si l’enfant refuse le brocolis la première fois, il vous en reste encore 9 pour le lui faire aimer (OUF) !

De plus, pour abolir cette idée que l’enfant doit manger systématique le même aliment pendant plusieurs jours à la suite (3 jours des carottes, 3 jours des courgettes, etc.), sachez que les enfants acceptent plus facilement de nouveaux aliments, lorsqu’ils changent tous les jours !

Ce n’est pas tant le nombre d’aliments proposés qui favorise l’acceptation de nouveaux aliments mais plutôt le fait d’en changer tous les jours.

HCSP, 2020

Quelles quantités donner pour la diversification alimentaire ?

Pour simplifier encore les choses, nous ne donnons plus de notions de quantités. Simplement, car chaque enfant est différent et par conséquent, les quantités consommées également.

Ainsi, il est préférable d’observer les réactions de l’enfant et de se fier à ses sensations alimentaires (faim, rassasiement, satiété). Si l’enfant tourne la tête ou pousse la cuillère, par exemple, c’est qu’il n’en veut probablement plus !

Les seuls repères de quantités que l’on peut donner sont :

quelles quantités donner pour la diversification alimentaire

 

N.B. : si vous ne préparez pas des purées faite maison, n’hésitez pas à ajouter de l’huile dans les petits pots industriels.

Journée alimentaire type à 4-5 mois

diversification alimentaire journée type 4-5 mois

Journée alimentaire type à 6-7 mois

Progressivement, l’enfant va découvrir de nouveaux goûts et de nouvelles textures… mais patience, il a le temps (et ça m’en fait gagner un peu pour rédiger le prochain article) !

Pauline

SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES

  • Anses. Avis relatif à l’actualisation des repères alimentaires du PNNS pour les enfants de 0 à 3 ans. Maisons-Alfort : Anses; 2019.
  • Haut Conseil de la santé publique (HCSP). Avis du 30 juin 2020 relatif à la révision des repères alimentaires pour les enfants âgés de 0-36 mois et de 3-17 ans.

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